DÉFINIR AVEC PRÉCISION SON AVENIR SCOLAIRE N’EST PAS DONNÉ À TOUT LE MONDE, ET L’ADOLESCENCE N’EST PAS UN ÉTAT QUI SE PRÊTE À CE GENRE D’ASSURANCE. ALORS, COMMENT TROUVER CETTE BELLE DÉTERMINATION FERME ET VOLONTAIRE, MALGRÉ LES INCERTITUDES DE L’AVENIR ET LES FLUCTUATIONS D’HUMEUR?
"«Il faut donc essayer et essayer encore!»"
Un élève déterminé à poursuivre ses objectifs et ses rêves, pure utopie ou construction possible ?
Pour adopter un parcours de réussite, il faut plus que des capacités, tout le monde en convient. La détermination combine à la fois la conscience des moyens, la confiance en soi, l’estime de soi, l’entretien de la motivation, ainsi qu’un niveau élevé d’engagement afin de poursuivre ses objectifs.
Il suffit parfois d’un seul déclencheur ou d’une combinaison heureuse de plusieurs déclencheurs pour construire cette détermination scolaire qui fera de votre
enfant un bâtisseur d’avenir. Voyons lesquels et comment les reconnaître.
Estime de soi et confiance en soi
Souvent confondus, ces deux concepts se développent de manière différente. Il s’agit de la différence entre combien vous vous sentez « capable » et combien vous vous considérez « valable », donc entre la connaissance, la confiance en vos capacités et le respect de vos valeurs.
Votre adolescent n’a pas confiance en ses capacités, il ne peut donc que rêver à son avenir, difficile de le déterminer. En revanche, s’il s’estime suffisamment, il demandera de l’aide afin de déterminer des objectifs à poursuivre, et c’est là où vous intervenez. Vous pouvez lui proposer, bien sûr, votre aide, mais également de prendre du recul grâce à un professionnel de l’accompagnement, afin d’identifier ses capacités et consolider son estime. Cela prend généralement quelques séances, mais cela lui permettra de repartir avec, en mains, un plan d’action et, peut-être, un engagement pour l’avenir.
Le respect des idéaux et des valeurs
La plupart des adolescents énoncent le sentiment de ne pas se sentir respectés, ce qui contribue à une faible estime de soi.Je vous propose donc de prendre quelques minutes pour comprendre la nature du malentendu: Proposez-lui une liste de valeurs et demandez-lui de les classer par ordre d’importance dans sa vie, de la plus importante à la moins importante. Après ce classement, reprenez avec lui les valeurs les plus importantes et identifiez celles qui lui semblent respectées et celles qu’il aimerait que l’on respecte pour lui.
Imaginez enfin, ensemble, ce qui pourrait être mis en place afin de respecter les valeurs essentielles de votre adolescent. Cette démarche génère souvent une
collaboration parents-enfants que l’on croyait impossible, à condition d’être au clair sur le sens des valeurs et sincère dans la volonté de respecter celles de l’autre. Vous pouvez également, par la suite, créer la liste inverse, celle de vos valeurs essentielles, afin que votre adolescent vous cerne un peu mieux et prenne conscience d’une possible relation réciproque.
Que diriez-vous d’un beau projet?
Est-ce bien raisonnable? Vous avez toutes les raisons du monde pour ne rien projeter: la fatigue, les études, le coût… Bref, une ambiance tendue et sombre. Je comprends! Cependant, laissez votre esprit vagabonder un instant et nommez les images agréables qui vous viennent à l’esprit: plage, campagne, surf, voyage humanitaire, parler plusieurs langues…? Vous vous projetez! Votre adolescent aussi, alors il est grand temps de mettre cartes sur table, afin d’envisager quel projet vous pourriez monter ensemble, non? Certains parents apprennent une langue avec leur enfant, ou partent à la conquête d’une partie du monde ou s’adonnent à un sport insolite… Les possibilités sont vastes. En revanche, il faut le décider d’un commun accord et se tenir à ses engagements, dans un vrai partenariat avec votre ado. Il vous en saura gré, et ce projet commun lui permettra de se structurer, de planifier, d’avoir un rôle à jouer. C’est un déclencheur externe aux études, mais extrêmement porteur. Les objectifs scolaires peuvent suivre.
La rencontre
Il était une fois une personne qui passait par là: enseignant, éducateur, moniteur, artiste, ami de la famille… Sans faire confiance à tout le monde, il arrive qu’un tiers joue le rôle de déclencheur dans l’envie de réussir ou la définition d’objectifs à poursuivre et dans cette fameuse détermination ensuite. Votre adolescent a certainement un modèle, quelqu’un qu’il admire, à qui il s’associe dans ses goûts et activités.
S’il s’avère que ce modèle correspond aux valeurs positives que votre enfant défend, la rencontre peut-être un puissant déclencheur. Par exemple, que dire de ce professeur de mathématiques rencontré en classe de quatrième qui a, non seulement, démystifié les maths, mais qui, de surcroît, a valorisé l’élève dans sa capacité à trouver des solutions originales et efficaces? Un beau déclencheur! Certaines rencontres peuvent agir comme un catalyseur, il ne faut rien négliger. De plus, le parent qui accepte cette aide providentielle extérieure au cercle familial ne perd pas son pouvoir. Bien au contraire, il montre à son enfant la voie de l’ouverture.
Et si on essayait?
Des déclencheurs, c’est bien. Mais encore faudrait-il s’en servir. Les déclencheurs, quelles que soient leurs formes, enclenchent un processus de conscience au-delà duquel il s’agit de passer à l’action. Il faut donc essayer et essayer encore! Ne pas baisser les bras ou invalider un projet dès le premier écueil, dépasser les obstacles, car il y en aura toujours, sont autant de décisions qui font appel au courage, à la persévérance et cela, aussi, se travaille joyeusement.
Pour persévérer et rester déterminé à réussir, un adolescent a besoin d’objectifs qui donnent un sens à son présent et à son avenir, de courage qui s’acquiert en essayant souvent et de croire en lui, en ses valeurs et en ses capacités.