Les bonnes résolutions de début d’année, vous connaissez ? Chacun se fixe des objectifs avec une détermination affirmée et sincère et… les mois passent. La motivation s’estompe face aux charges quotidiennes, elle s’émousse et s’envole ! L’érosion de nos désirs est le pire des renoncements, surtout en situation d’apprentissage. Alors, face au découragement naissant, être bien accompagné s’avère souvent salutaire. Depuis quelques années, le coaching se décline à toutes les sauces, mélangeant différentes techniques et envahissant tous les domaines de notre vie professionnelle et privée. Mais en quoi consiste-t-il réellement ?
"«Mieux vaut mettre à distance les émotions que les conflits autour des devoirs et des résultats génèrent»"
Le coaching est une pratique millénaire fondée sur l’art du questionnement, l’écoute active et la reformulation, le feedback positif, la prise de conscience et la considération positive inconditionnelle, des principes simples qui obéissent à un protocole rigoureux. Loin des différents usages abusifs du terme, le coaching professionnel se définit par trois fonctions précises et complémentaires: accompagner, mobiliser des ressources, fixer des objectifs. À la frontière de plusieurs métiers, le coach n’est ni un conseiller, ni un psychologue, ni un professeur particulier, ni un entraîneur, ni un formateur, et surtout pas un modèle: il est un professionnel du changement et on le remercie pour la question posée, car elle met en marche un processus d’éveil, conscient et constructif. Le coach n’est pas celui qui sait, même s’il s’avère très cultivé, car celui qui détient la solution, c’est vous! Voyons donc ce que vous savez du coaching scolaire, parental et pédagogique.
Le coaching scolaire
À qui s’adresse-t-il ?
À des enfants, des adolescents scolarisés, de jeunes adultes poursuivant des études, c’est-à-dire à des élèves, des collégiens, des lycéens ou des étudiants confrontés à une difficulté ou un problème à résoudre dans leur parcours d’apprentissage et qui souhaitent les surmonter.
À quel moment peut-il être utile ?
Dès que parents ou enfants identifient la difficulté sans arriver à y remédier. Ces difficultés peuvent être d’ordre divers: organisation temporelle et/ou maté- rielle inadéquate, résultats en baisse, méthodologie inefficace, angoisse face à un examen ou concours, baisse de la confiance en soi, concentration et motivation déficientes, difficulté à définir un projet d’études ou professionnel…
Quelles conditions en déterminent l’efficacité ?
Première condition: les parents et enfants doivent être conscients de la nécessité de changer une situation ou un comportement qui devient nuisible aux apprentissages et aux résultats. Il est ensuite impératif que parents et enfants se concertent sur la nécessité de demander l’intervention d’un professionnel. Enfin, l’élève ou l’étudiant doit savoir que le coach ne va pas résoudre son problème comme par enchantement. Il se doit d’être l’acteur de son propre changement, et donc, être au clair avec ses attentes et décider de prendre son destin en main. Le coach l’aidera, par son questionnement, à définir ses objectifs et à trouver des ressources pour, finalement, mettre en place un plan d’action, mais il ne le fera pas à sa place. Une grande conscience des rôles et des tâches de chacun est donc fondamentale pour mener à bien cette démarche.
Le coaching parental
À qui s’adresse-t-il ?
Dès qu’une problématique affecte un enfant, elle affecte également l’équilibre familial. Il est souvent nécessaire, afin que l’enfant se sente aidé et compris de se faire accompagner. La communication en famille sur les questions scolaires est quelquefois délicate, voire houleuse. Il ne sert à rien d’en rejeter la faute sur les uns ou les autres. Mieux vaut mettre à distance les émotions que les conflits autour des devoirs et des résultats génèrent.
À quel moment peut-il être utile ?
Dès que les émotions prennent le pas sur les arguments, dès que l’idée d’un travail quelconque devient conflictuelle, dès que les devoirs deviennent une bête noire et empoisonnent la vie de famille. Si votre enfant ne répond pas à vos attentes en matière scolaire, peut-être attend-il lui-même une compréhension ou une lecture de ses difficultés qu’il n’arrive pas à énoncer. L’intervention d’un professionnel permet alors de retrouver un dialogue constructif et productif. L’aider suppose de bien comprendre votre propre fonctionnement et le sien, vos attentes et les siennes.
Quelles conditions en déterminent l’efficacité ?
Accepter de se remettre en question, accepter de ne pas être le parent parfait ou idéalisé est indispensable au processus de changement. Il ne s’agit en aucun cas de se sentir menacé par l’intervention d’un tiers, mais au contraire d’en accepter l’aide et le recul. Personne ne jugera vos valeurs éducatives, personne n’attendra de vous que vous vous métamorphosiez en Super Copain pour vos enfants. Non, rien de tout cela n’arrivera. Lorsque vous changez de vêtements, vous restez la même personne, non ? Il en va de même pour la communication, vous pouvez changer de canal comme sur votre télévision, mais rester le même père, la même mère, celui que votre enfant reconnait.
Le coaching pédagogique
Un coaching qui s’adresse au corps enseignant et à tout professionnel de l’enfance n’est pas très courant. Pourtant, il commence à porter ses fruits auprès de ceux qui y ont recours. Il n’est pas interdit de se faire aider lorsqu’on se sent démotivé après des années de carrière, en perte de dynamisme face à des classes chargées, en quête de nouveaux outils plus écologiques pour les élèves, pour l’équipe pédagogique ou pour soi-même. Là aussi, la conscience de la difficulté, l’acceptation d’une modification de fonctionnement sont indispensables à l’efficacité du coaching. Sénèque l’avait compris : «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.» En cette nouvelle année, je vous souhaite donc d’oser !
Valérie THEVENIAUT