Selon Isabelle Filliozat, le terme de « confiance en soi » recouvre quatre dimensions qui se construisent les unes après les autres au cours de notre développement. C’est pour cette raison qu’elle les nomme « étages » dans son livre Fais-toi confiance :
- Le sentiment de sécurité intérieure
- La confiance en sa propre personne
- La confiance en ses compétences
- La confiance relationnelle
1. Le sentiment de sécurité intérieure (ou confiance de base)
La confiance de base se nourrit de touchers dans les bras des parents au cours de la première année. Ce sont les regards, les câlins, les baisers qui donnent la sensation d’être solide et protégé.
Isabelle Filliozat définit la sécurité intérieure comme une sensation physique élaborée dans le contact avec les parents :
"c’est la sensation d’être confortablement installé à l’intérieur de soi, bien assis dans sa base, dans sa colonne vertébrale, dans son sacrum (os qui maintient les vertèbres ensemble au niveau du bassin)."
Elle écrit que le portage, le cododo, l’allaitement, les massages, tout ce qui favorise le contact physique entre le bébé et ses parents augmente la sécurité intérieure du jeune enfant. Aletha Solter, militante en faveur de l’allaitement, du portage et du cosleeping, en parle ici en vidéo : La parentalité consciente.
Les enfants (mais aussi les adultes) ont besoin de beaucoup plus de contacts physiques que ce que nous pensons.
Voici quelques idées pour pratiquer le massage entre parents et enfants :
- Respiration et mouvements de bien-être pour les enfants et leurs parents
- 3 jeux de massage par et pour les enfants
2. La confiance en sa propre personne, en ses désirs, en ses besoins
Entre 18 mois et 2 ans, les enfants entrent dans la période du non. L’enfant s’oppose, développe sa propre personnalité, veut devenir une personne séparée de ses parents et cherche à se définir : qu’est-ce qui est MOI ?
Quand les parents respectent les désirs, les besoins, les sensations, les émotions, les choix, les jugements de leurs enfants, ils participent à renforcer la confiance en sa propre personne de l’enfant.
Avoir confiance en sa propre personne signifie avoir confiance en ses propres sensations, émotions, sentiments et pensée. Pour ce faire, l’enfant a besoin du regard bienveillant de ses parents qui l’autorisent à être lui-même et différent d’eux. Quand les parents regardent l’enfant et le respectent (son corps, ses droits, son territoire, ses possessions même si ce ne sont que des marrons ramassés au parc), l’enfant peut exister pour lui-même.
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- Tu as le droit de sentir les choses différemment de moi, d’aimer ce que je n’aime pas et de ne pas aimer ce que j’aime.
- Tu as le droit d’éprouver de la colère, de la tristesse, de la peur, de la joie.
- Tu as le droit d’avoir des besoins et de les exprimer.
- Tu as le droit de penser différemment de moi.
- Tu as le droit d’avoir des opinions différentes des miennes.
Isabelle Filliozat invite les parents à choisir leurs vêtements dès 2 ans, à éviter de leur imposer une coiffure, à leur permettre d’avoir leur propre avis (soit-il différent du leur ou de celui des frères et sœurs).
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3. La confiance en ses compétences
A partir de trois ou quatre ans, l’enfant part à l’exploration du monde et veut faire des choses tout seul. Pour construire la confiance en ses compétences, l’enfant a besoin :
- d’être autorisé à explorer, toucher, échouer, tomber, recommencer, se relever seul (j’en parle ici : Tu vas tomber (ou pas) ! )
- de soutien face aux difficultés (voir cet article pour aider les enfants à surmonter la peur de l’échec et des erreurs)
- d’encouragements et de respect de ses productions (dessins, peintures, pâte à modeler…)
- de responsabilités, de missions (comme acheter le pain seul, choisir les fruits lors des courses, nourrir le chien…)
- d’être consulté et que cet avis soit respecté (à ce lien, LA question clé à poser aux enfants aussi souvent que possible pour asseoir leur confiance en eux).